Auteur : Vincent VILLEMINOT
Edition : Nathan
Nombre de pages : 446 pages
Résumé :
Sur les réseaux, tout le monde pense connaître tout le monde. Tout le monde aime, surveille, espionne tout le monde. Mais désormais, une guerre est déclenchée, sur le web et dans le monde réel. Et Sixie, 15 ans, est l'enjeu, le butin, le gibier de tous les combattants...
Mon avis :
Avant toute chose, je tiens à
remercier les éditions Nathan pour leur confiance et pour ce partenariat.
Réseau(x), nouveau roman de Vincent
Villeminot, ne fait pas vraiment partie de la catégorie des livres que j’aime
lire habituellement. Et pourtant, je ressors de cette lecture totalement
conquise.
Voici un roman tout à fait
original qui reflète avec brio la société actuelle et ce qu’elle tend à
devenir.
- Dans ce premier tome (car il y
en aura d’autres pour notre plus grand plaisir), nous immergeons dans un monde
moderne où les réseaux sociaux et les jeux vidéos prennent une place
disproportionnée dans la vie des hommes et plus particulièrement des jeunes.
Voyeurisme, harcèlement, violence, terrorisme et meurtre sont les conséquences
de la mauvaise utilisation de toutes ces plateformes du web qui sont mises à
notre disposition.
Nous suivons notamment Sixtine,
surnommée Sixie, adolescente et hantée chaque nuit par des cauchemars
absolument atroces. Pour apaiser son esprit la jeune Sixtine décrit, filme
parfois ses rêves macabres pour ensuite les poster sur le forum DreamKatcherBox.
Mais elle va rapidement se rendre compte que le manque d’intimité dont elle
fait preuve peut avoir de lourdes conséquences pour elle mais pour bien d’autres
gens encore dont elle ignore l’existence et que les personnes qu’elle côtoie ne
sont pas toujours ce qu’elles semblent être.
La DKB, DreamKatckerBox,
invention pure de l’auteur est, selon moi, extraordinairement bien imaginé et
construit dans l’histoire. Scindé en deux parties la DKB offre une page
accessible à tout un chacun, plus impersonnelle. L’autre page, plus privée, la « MyDarkPlace »
sert à déposer ses rêves et cauchemars sous forme de récit, photographies ou
encore des films. Tout le talent de l’auteur est de nous présenter ce réseau de
telle manière qu’il nous apparait comme plausible et réel.
L’ambiance constante qui émane du
roman, une ambiance un peu pesante et stressante, m’a totalement envahie et ne
m’a plus quittée, même lorsque je ne lisais pas. J’ai tourné les pages avec l’avidité
de connaitre rapidement la suite et curieuse de découvrir où l’auteur voulait
nous emmener.
- La force et la faiblesse de ce
roman réside, à mon sens dans ses personnages. Autant ils sont bien construits,
chacun ayant sa personnalité et son histoire (ce qui a dû demander un énorme
travail de la part de l’auteur) autant ils sont trop nombreux. Du coup, le
lecteur se perd par moment. Ajoutons à cela un changement fréquent de points de
vue et de chapitres et nous sommes, à tout le moins dans le premier quart du
roman, assez déroutés. Ma préférence va au commissaire Abel Fanelli, je me suis
vraiment attachée à ce personnage dont le caractère et l’histoire m’ont
vraiment touchée.
- Le roman a un style vraiment
agréable à lire, dosant agréablement les descriptions et dialogues. On sent un
vrai travail de fond et de recherches pour nous livrer un ouvrage qui nous
parait tellement plausible dans un futur proche. L’auteur n’hésite pas à nous
livrer diverses notes de bas de page pour nous fournir quelques explications qu’elles
soient vraies ou inventées, petite particularité qui m’a bien plu.
Un premier tome donc tout à fait
réussi que je ne peux que recommander.