Titre : La rue qui nous sépareAuteur : Célia SAMBA
Edition : Hachette
Nombre de pages : 384 pages
Résumé :
Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident. Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. Entre eux, il y a le froid, la société ; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser.
Mon avis :
Pour la petite histoire, j’avais
parcouru ce récit durant le concours organisé par Hachette et je m’étais fait
la réflexion qu’elle avait, selon moi, les qualités pour être sélectionnée. Et
puis, surprise, il s’agit de la grande gagnante.
Le résumé a le mérite d’être
original et de traiter de sujets qui interpellent.
J’ai donc plongé dans l’histoire
de Tristan et Noémia avec envie.
À présent que j’en ressors, j’ai
un avis nuancé à émettre.
Je tiens à saluer l’auteure pour
son implication en ce qui concerne tout l’aspect SDF. En effet, j’ai eu
l’impression qu’elle avait à cœur de montrer la dure réalité que côtoient ces
hommes et ces femmes qui, malheureusement vivent dans la rue. Ici, on ne
cherche pas à embellir ou romancer les faits. Ils sont bruts, mis à nu. Et je
pense que c’est un parti pris très intéressant et authentique. En revanche et inévitablement,
on ressent un petit côté dérangeant lors de la lecture. Et bien oui, nous
sommes assis au coin du feu, dans un canapé confortable tandis que notre héros
traverse des moments très difficile, il n’est pas épargné, nos sentiments ne
sont pas épargnés, mais nous sommes bien au chaud et en sécurité.
Les personnages sont bien travaillés et très
cohérents. En ce qui concerne Tristan, sa psychologie est très bien exploitée,
avec le sentiment de honte que l’on doit éprouver lorsque l’on est à la rue,
tout ce que l’on doit penser et traverser, il est difficile de ne pas éprouver
de l’empathie pour lui. Quant à Noémia, c’est une jeune femme très introvertie
et naïve. Son caractère était nécessaire pour le déroulement de l’histoire
telle que l’auteure voulait le présenter. J’avoue néanmoins ne pas être
parvenue à m’attacher à elle. D’un point de vue strictement personnel, je n’ai
pas été transportée par leur histoire, il me manquait une espèce d’alchimie.
Mais je pense que c’est assez subjectif à ce niveau.
La narration est très agréable à
lire, la plume est vraiment bonne pour un premier roman ! J’ai parfois eu
un peu de mal au niveau des dialogues, mais rien qui ne soit condamnable non
plus.
Ce que je n’ai pas aimé, en
revanche, et une fois encore, c’est purement une appréciation personnelle,
c’est la proposition de deux fins. Ça m’a donné une impression que l’auteure ne
parvenait pas à trancher sur l’issue de son histoire. Et j’aurais préféré que
ce soit le cas. Que l’un ou l’autre scénario soit pleinement assumé. Je pense
que, dans un cas, comme dans l’autre et en fonction des intentions de
l’auteure, il était tout à fait possible de laisser une note à la fin du roman
pour donner quelques explications relatives à la condition des sans-abris. Je
regrette cette absence de choix. En revanche, je pense sincèrement que cela
plaira à d’autres, qui auront le loisir de choisir la fin qui leur convient.
En résumé, cette histoire
véhicule un message très fort qui mérite d’être entendu. J’ai apprécié
l’authenticité de l’auteure et son désir de ne pas enjoliver la réalité. Pour
un premier roman, c’est un sacré travail.
Chapeau donc. J’ai eu plus de mal avec les personnages, même s’ils sont
très bien travaillés ! Le choix de proposer deux fins est, selon moi,
dommage. J’aurais aimé que l’auteure s’affirme dans son histoire jusqu’au bout.
(Cet avis a été rédigé pour le blog Un brin de lecture : ici)