dimanche 29 septembre 2019

Interview Christelle Dabos

À l'occasion de la sortie de son quatrième roman, dernier volet de la saga la "Passe-Miroir", Christelle Dabos a eu la gentillesse de répondre à quelques questions pour le Coin d'Eden. 


Bonjour Christelle, un tout grand merci d’accepter de répondre à cette petite interview. À deux mois de la sortie du dernier volume de la saga « La Passe-Miroir », l’excitation est au comble dans les chaumières.

First things first, un petit mot sur la couverture du tome 4 : satisfaite ?
Un peu plus que cela, même. Nous avons tâtonné au début, non pas sur le lieu qui figurerait sur la couverture (choisi depuis longtemps), mais sur la manière de le représenter. J’ai essayé de préciser au mieux ma vision de l’endroit, son atmosphère oppressante… et le résultat final a été, comme pour chaque couverture précédente, au-delà de mes espérances. C’est une illustration puissante avec une couleur qui me parle beaucoup pour ce dernier tome.

Petit bond en arrière. En entamant le premier tome, avais-tu toute la trame jusqu’au tome 4 en tête ou les intrigues se sont-elles imposées au fur et à mesure ? Serait-ce une idée globale qui s’est peaufinée de tome en tome ? Un retravail acharné au fil des versions ? Quand on voit l’épaisseur de chaque volume et la densité tant de l’univers que des intrigues et surtout à quel point tout s’accorde aussi bien, je m’interroge sur le processus de fabrication (si je puis dire).
L’écriture de la Passe-miroir est un vrai labyrinthe. J’ai commencé cette histoire l’été 2007 et j’ai complètement improvisé sur l’équivalence des deux premiers tomes actuels. Je ne savais pas ce qui allait se passer d’une page à l’autre, ce qui m’a valu de beaucoup me disperser et de ne pas tout exploiter au mieux. J’ai entièrement repris le premier tome que j’ai, par la suite, envoyé à Gallimard Jeunesse à l’occasion du concours Premier Roman 2012. C’est là que les choses se sont corsées. J’ai essayé de faire un plan détaillé du tome 2 avant d’attaquer sa réécriture : ça m’a complètement bloquée. J’ai alors adopté pour un compromis avec plein de post-it pour pouvoir adapter les étapes du récit aux fluctuations propres à l’acte d’écriture. Préparer chaque « grande révélation » en introduisant des éléments/personnages importants en amont, par exemple. Mais ce n’est qu’au moment de me lancer dans la rédaction du quatrième et dernier tome que j’ai enfin décidé comment j’allais terminer l’histoire !

Pour parler un peu chiffres (un tout petit peu), chaque tome représente combien de mots ?
(En arrondissant.) Les Fiancés de l’hiver : 130 000 mots. Les Disparus du Clairdelune : 150 000mots. La Mémoire de Babel : 130 000mots. Et La Tempête des échosdevrait compter un peu plus de 140 000 mots.
Ah, dire qu’à une époque je ne pouvais pas écrire plus de quatre pages consécutives… que m’est-il arrivé ?

Comment gères-tu la notoriété ? Quelle place prend-elle dans ta vie jusqu’ici ?
Ce qui est marrant, c’est que je ne la ressens pas tant que ça, cette « notoriété » (d’ailleurs, rien que d’écrire ce mot me fait un drôle d’effet, je n’ai pas pu m’empêcher d’ajouter des guillemets). Je veux dire, c’est toujours la même tête ahurie dans la glace au lever du lit. Toujours les mêmes taches de chocolat sur mon plaid à l’heure du goûter. Mon nom et ma trogne n’évoquent rien aux gens que je croise. Je n’ai jamais vu encore quelqu’un me lire ni dans le train ni ailleurs.Je suis donc toujours étonnée quand je vais à un salon du livre ou dans une librairie et que je découvre une file qui m’attend devant le stand de dédicaces.
En fait, c’est surtout sur Internet que je me confronte quotidiennement à ce changement-là. Les messages que je reçois quasi chaque jour... dont certains en anglais, maintenant. Les fanarts et les fanfictions qui fleurissent sur Instagram autour de la Passe-miroir. Des lectrices et des lecteurs qui m’envoient des photos de mes livres prises à l’autre bout du monde.
C’est étrange à décrire. Ça me flatte, ça me déconcerte, ça m’impressionne tout à la fois. Mon compagnon m’aide à gérer la « communication web », mais même lui se sent parfois submergé.

Alors que le chapitre se referme sur la Passe-Miroir. Dans quel état d’esprit es-tu ? Contente de quitter cet univers qui a partagé tant d’années de ton quotidien ? Un mélange de soulagement et de tristesse peut-être ? Rien de tout cela ?
C’est une des émotions les plus complexes qui soit. En fait, ce sont plusieurs émotions complètement contradictoires et étroitement imbriquées. Du soulagement, oui, parce que j’ai enchaîné les crises d’angoisse sur les derniers mois d’écriture et qu’elles ne se sont arrêtées qu’avec le point final. Du manque quand je réalise que je continue de rêver de la Passe-miroir pendant la nuit. De l’attendrissement en sachant que l’imagination débordante des lecteurs va continuer de faire vivre cette histoire. De l’excitation, aussi, à l’idée de me remettre à l’écriture sur un projet différent. De la trouille, enfin, en me demandant si j’en suis capable.

Douze ans d’aventure, douze ans d’écriture. Quel est le bilan ? Que retiens-tu de cette fabuleuse histoire et de son écriture ?
Ophélie et moi avons effectué un sacré chemin depuis ce petit matin d’août où nous nous sommes rencontrées. Elle m’a fait vivre des expériences de son côté du miroir, je lui ai en fait vivre également de l’autre côté. Nous avons mené des batailles intérieures contre nos peurs les plus viscérales. Nous avons appris l’une de l’autre, l’une avec l’autre. Au-delà d’Ophélie, c’est mon écriture tout entière qui a évolué en même temps que moi. Il a fallu que j’arrive au dernier tome de la Passe-miroir pour réaliser que j’ai encore tout à apprendre (ou à désapprendre) en matière de mots. Et il y a eu l’édition proprement dite qui a brisé la coquille dans laquelle je me réfugiais pour échapper aux regards des autres. Mon compagnon dit qu’il me trouve aujourd’hui plus épanouie et plus affirmée qu’avant.

Au terme de ces quatre tomes à présent rédigés, un personnage préféré parmi les autres ? Celui qui laissera le plus longtemps sa marque ?
J’ai écrit du point de vue d’Ophélie pendant si longtemps qu’elle était devenue une deuxième peau. C’est un personnage qui m’est plus que familier : intime. Un reflet inversé, aussi menue que je suis charpentée, aussi endurante que je suis faillible, nous ne sommes pas fortes face aux mêmes choses.
Mais je ne peux pas dire pour autant « c’est ma préférée ». Les personnages d’un roman qu’on écrit sont, selon moi, comme les personnes que nous croisons en rêve : d’innombrables facettes de nous-mêmes. J’ai parfois eu beaucoup de mal à cerner Thorn, mais il m’a inspirée des sentiments d’une grande force aussi, contradictoires souvent. J’ai pris beaucoup de plaisir à voir surgir de nouveaux visages au fil des tomes.

Des regrets concernant la saga ?
Récemment, j’ai relu les trois premiers tomes (ce que je n’avais pas fait depuis chaque parution) afin de m’assurer qu’il n’y ait pas d’incohérence sur l’ensemble du récit. Je ne compte pas les phrases que j’aurais voulu reformuler, pour ne pas dire effacer ; certaines situations que j’aurais voulu amener différemment ; des éléments inutilement compliqués que j’aurais volontiers glissé sous le tapis ; des comportements de personnages qui m’ont donné envie de les secouer par les épaules en leur postillonnant dessus.
Et pourtant, non, aucun regret. J’aime cette histoire qui, en dépit des défauts que j’y perçois, m’a fait vivre tant d’émotions mélangées !

L’écriture est-elle devenue ton métier ? Ou cela reste-t-il une passion « à côté » ?
J’étais sans emploi au moment d’être publiée.Je vis actuellement des ventes de mes livres. Je ne sais pas si cela durera, mais j’ai cette chance de n’avoir pas à m’en inquiéter dans l’immédiat.
Pourtant, j’ai du mal à me dire que l’écriture est mon métier.
Parce que j’écris avant tout par passion. Pas une passion à côté : une passion bien au milieu. J’écris ce que je veux, quand je veux, si je veux sans me soucier de ce qui est dans l’air du temps. Je connais des auteurs qui écrivent sur commande, avec un éditeur qui leur fournit un sujet et un format spécifiques, avec un délai imparti. Je m’en sens incapable.

Déjà sur un autre projet ou petite pause ?
Il serait raisonnable que je prenne une pause. En ce moment, avec le bouclage de mon tome 4, c’est l’ébullition. Je passe mes journées à envoyer des mails, à répondre au téléphone, à lire et relire mon texte. Et ça ne fait que commencer.
Donc oui, il serait vraiment raisonnable que je mette mon écriture en pause pendant un temps.
Le problème, c’est que dès qu’il s’agit d’écriture, je cesse d’être raisonnable. J’ai les doigts qui me démangent. Je suis en manque de mots. Je ne peux pas faire ma course à l’épicerie du coin sans me mettre à déborder d’idées. Ah là là, ces auteurs.

La passe miroir connaît un succès tout à fait appréciable, le roman est traduit en plusieurs langues et on lui souhaite encore énormément de succès. Et toi Christelle, quel est ton prochain rêve à réaliser, littéraire ou non ?
Aimer, aimer, aimer. Vivre, vivre, vivre. Écrire, écrire, écrire.

Un tout grand merci, Christelle. D’abord, pour ces moments magiques que nous vivons grâce à la Passe-Miroir. Merci également d’avoir accepté de répondre à cette interview !

Merci à toi !

Site de l'auteure : http://www.passe-miroir.com/

mercredi 25 septembre 2019

6 ans - Elle SEVENO

Titre : 6 ans
Auteur : Elle Seveno
Edition : Hugo&Cie
Nombre de pages : 296 pages

Résumé : 

6 ans séparent Victoria et Raphaël...

6 ans d’écart qui ont suffit, lorsqu’elle était adolescente, à ce que Victoria ne se rende jamais compte de l’amour que lui portait le jeune Raphaël et n’ait d’yeux que pour son grand frère bien plus attirant.

6 ans sans se voir depuis que Victoria a quitté la ville du jour au lendemain avec sa famille, laissant celui dont elle était la babysitter désespérée.

Quand Victoria revient, des années plus tard, il ne faut que 6 secondes à Raphaël pour tomber de nouveau amoureux d’elle. Sauf qu’il n’est plus un enfant, et compte bien le lui prouver. Raphaël, accro aux sensations fortes et aux sports extrêmes pourrait bien pousser Victoria toujours un peu plus loin dans ses retranchements...

Jusqu’où sera-t-elle prête à le suivre ?

Mon avis :

Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Hugo&Cie ainsi que Babelio pour ce partenariat.

J'étais curieuse de découvrir cette romance car j'aime le thème de différence d'âge et j'avais très envie de savoir comment l'auteure allait développer la sienne. 

J'ai passé un bon moment de lecture sans que cela soit transcendant. 

Il n'y a pas de formidable rebondissement ni de révélation à couper le souffle, on devine facilement comment les choses se trament. 

Je déplore un peu le fait que l'auteure n'ait pas chercher plus loin que d'offrir une romance un peu clichée comme on en lit souvent. Bien sûr, il y aura toujours des amateurs du genre qui aiment retrouver un peu les mêmes schémas, les mêmes stéréotypes et les mêmes ... sensations ? 

Pour ma part, malheureusement, ça me passe un peu au-dessus de la tête.

J'ai du mal avec les personnages qui, constamment, ne peuvent plus aligner deux pensées cohérentes en présence de l'objet de leurs fantasmes.
J'ai également du mal avec les protagonistes qui ne peuvent pas passer deux minutes seuls sans se sauter dessus encore et encore et encore. 

Au-delà de ça, j'ai bien aimé la détermination de l'héroïne, elle ne passe pas mille ans à s'interroger si, oui ou non, leur relation est fondée ou si elle va tenir ou si l'écart d'âge va poser souci. Non et ça fait bien plaisir. 

Le personnage de Raphaël était intéressant, bien qu'il ne m'ait pas fait vibrer plus que ça. Je l'ai trouvé cohérent dans son tempérament et son caractère. C'est, après tout, un garçon de dix-neuf ans. 

En somme, une lecture qui, j'en suis certaine, ravira le public amateur du genre. Pour ma part, j'espérais un peu plus de ... reliefs. L'histoire avec la sœur de Vic n'était, pour moi, qu'un prétexte assez faible pour alimenter l'histoire, mais bon. 

Le style de l'auteure est fluide et facile à lire.

tous les livres sur Babelio.com

mardi 24 septembre 2019

La Passe-Miroir, tome 3 : La Mémoire de Babel - Christelle DABOS

Titre : La Passe-Miroir, tome 3 : La Mémoire de Babel
Auteur : Christelle Dabos
Edition : Gallimard
Nombre de pages : 496 pages

Résumé : 

Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l'arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s'y rendre sous une fausse identité.

Mon avis : 

Voilà. J'ai terminé les trois tomes parus. À présent, il ne me reste plus qu'à me morfondre en attendant la sortie du quatrième et ultime volume. *soupir*

Une fois encore, j'ai absolument tout aimé dans ce tome. 

J'ai adoré retrouver Ophélie bien que j'ai été déchirée de découvrir la disparition de Thorn. Notre héroïne, de retour chez ses parents sur Anima, désespère de le retrouver sans pour autant abandonner ses recherches. Puis, un indice la met sur une piste et elle se lance. 

À partir de là, nous replongeons avec elle dans mille et une aventures. J'attendais avec fébrilité de revoir Thorn, j'espérais ardemment qu'il resurgisse et ne pouvait concevoir qu'il en soit autrement. Bien entendu, on peut compter sur l'auteure pour nous surprendre, encore et toujours et j'ai adoré une fois de plus toutes ces révélations inattendues mais qui pourtant ont tant de sens car les indices sont savamment distillés !

J'ai été très surprise de découvrir quelques chapitres sous le point de vue de Victoire, mais j'ai également adoré. Cela permet de découvrir ce qu'il se passe au-delà de Babel et je salue l'exploit de réussir à faire une narration sous le point de vue d'une enfant de deux ans. C'était brillant, c'était incroyable, c'était absolument bluffant. Cela nous permet aussi de rester un peu en contact avec des personnages moins présents ici comme Archibald, Bérénilde et les autres.

J'ai énormément apprécié la progression d'Ophélie dans ce tome. C'est son tome. Celui dans lequel elle se révèle, celui dans lequel elle quitte définitivement le chemin de l'enfance pour entamer la longue route de l'âge adulte. Sans se renier, bien sûr, sans devenir une autre personne, elle évolue toutefois en une autre version d'elle-même. Plus déterminée que jamais.

Toute la longue trame tissée depuis le tome 1 arrive à son ultime conclusion et il me tarde d'en connaître le dénouement final. 

Voilà une saga qui aura su ravir mon cœur à chaque tome (il manque encore le dernier tome, mais je n'ai pas trop de doutes quant à l'issue de mon appréciation le concernant). Je la relirai, c'est une certitude.

lundi 23 septembre 2019

Éternité Maudite, tome 1 - Laura COLLINS

Titre : Éternité Maudite
Auteur : Laura COLLINS
Edition : Alter Real

Résumé :

La curiosité est un vilain défaut, comme chacun sait. Julia aussi, évidemment ! Mais comment aurait-elle pu croire qu’en poussant une simple porte oubliée au fond d’un jardin, son destin lui échapperait à ce point ? Rien ne l’avait préparée
à ce qui l’attend de l’autre côté. Surtout pas son esprit rationnel. Oh non ! Elle bascule dans un autre monde et découvre un peuple avec ses propres lois. Un peuple qui court de graves dangers. Pouvait-elle imaginer que son arrivée perturberait l'équilibre déjà instable du clan étrange qui l’accueille ? Et qu’un mage mystérieux et très troublant tenterait de la préserver de la malédiction dont elle est victime ?

Pourra-t-elle repartir chez elle ? En aura-t-elle seulement envie ?...

Et vous, si vous étiez piégé par l'éternité, que feriez-vous ?

Mon avis : 

Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Alter Real pour ce partenariat. 

Ayant beaucoup apprécié le roman "Au-delà de la Porte, Elya" de l'auteure, j'étais curieuse de découvrir son nouveau titre. 

Bien que donnant une impression de déjà vu (concernant les voyages dans le temps et l'espace), le concept développé est tout à fait original puisque nous atterrissons avec Julia dans un endroit figé dans le temps, où les personnes sont condamnés à vivre pour l'éternité. Voilà qui sonne prometteur, pas vrai ?

Dans cet univers, deux clans s'affrontent durement pour épuiser la magie de l'autre, pour faire passer une personne plutôt que l'autre par cette fameuse et énigmatique porte. Julia débarque et doit d'emblée assumer une lourde responsabilité sur ses épaules. Quand on débarque dans un monde où l'on perd tous ses repères, que demander de mieux ?

Bien que l'idée soit très bonne, malheureusement, je n'ai pas accroché plus que cela. 

Les intrigues et les rebondissements rythment correctement le récit, les révélations nous attendent au coin des pages mais... je ne sais pas, ça n'a pas fonctionné pour moi. 

J'ai eu un peu de mal avec Julia, je ne suis pas parvenue à m'attacher à elle. Quant à Niall, il m'a laissé aussi indifférente que possible. Trop parfait, trop adulé par tout le monde... Bref, je ne l'ai pas spécialement aimé.

J'ai également eu des difficultés avec la narration. Alors que je n'avais eu aucun souci dans Elya, ici cela m'a plus dérangée et notamment les dialogues des personnages coincés dans le temps qui parlent un vieux français. Je ne les ai pas trouvés crédibles. 

Pourtant, j'ai déjà lu des romans historiques et notamment "Honnis soient-ils", dans lequel le vieux français est utilisé. La fluidité et l'immersion n'est pas du tout la même. 

Si je lirai le tome 2 d'Elya avec plaisir, je pense par contre m'arrêter ici pour Éternité maudite. 

Je pense toutefois que ce roman a le potentiel pour plaire, cela ne l'a tout simplement pas fait pour moi.

lundi 16 septembre 2019

American Royals, tome 1 - Katharine MCGLEE

Titre : American Royals, tome 1 
Auteur : Katharine MCGLEE
Edition : Lumen
Nombre de pages : 563 pages

Résumé : 

Et si une famille royale régnait sur les États-Unis ?

Quand les États-Unis ont arraché leur indépendance aux Britanniques, George Washington, général en chef des armées américaines, s'est vu proposer la couronne. Et, au lieu d'insister pour que son pays devienne une république... il a accepté ! Deux cent cinquante ans plus tard, c'est donc la maison Washington qui est à la tête de la première puissance mondiale. Comme la plupart des familles régnantes, elle compte une héritière et un fusible, une éventuelle remplaçante. L'une sera la future reine, l'autre est là pour servir son pays, mais seulement au cas où. Béatrice et Samantha savent depuis l'enfance ce que l'on attend d'elles. Mais elles ne sont pas n'importe quelles princesses. Elles sont américaines, et leur pays est né d'une rébellion...

À seulement vingt-et-un an, Béatrice, élevée pour régner, a la chance de devenir la première reine du pays, où jusque-là seuls des hommes pouvaient exercer le pouvoir... une réforme du droit de succession a bouleversé son existence, mais son avenir tout tracé devient soudain trop pesant pour elle. Quant à Samantha, elle se soucie peu de briser les règles d'une cour qui se soucie peu de ses incartades – jusqu'au jour où sa sœur est soudain sommée d'épouser l'homme dont elle est tombée amoureuse... Sans oublier Jefferson, le frère jumeau de Samantha, relégué au troisième rang dans l'ordre de succession alors qu'il aurait dû régner, et pris dans une redoutable rivalité amoureuse.

Déchirés entre leur devoir et des penchants bien humains, les membres de la famille royale américaine se débattent sous les feux des projecteurs et des réseaux sociaux. Personnages irrésistibles, luttes d'influence et secrets d'alcôve... Une duologie sensible et cruelle qui rappelle la série phénomène The Crown, la modernité en plus. Découvrez, sous la plume de Katharine McGee, les mystères de la famille la plus célèbre de l'Histoire, dont les peines et les drames se jouent sur la plus vaste scène qui soit : le monde.

Mon avis : 

Voilà un pitch tout à fait prometteur : Et si une famille royale régnait sur les États-Unis ?
J’ai trouvé la couverture tout à fait en adéquation avec le récit ! Le roman nous entraîne sous le feu des projecteurs et principalement dans les intrigues amoureuses, car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’histoires de cœurs. Je ne sais pas ce que la suite nous réserve et si les intrigues prendront des tournures plus politiques, mais ce premier tome nous embarque dans les méandres de relations amoureuses compliquées. 

Nous suivons quatre points de vue : celui de Béatrice, la princesse héritière. Elle m’a énormément fait penser à la reine Élisabeth II dans la série The Crown : guindée, parfaite, elle a un grand sens du devoir même si ce dernier lui pèse de plus en plus au fil du récit. 

Ensuite nous avons Samantha, sœur cadette, mais aussi jumelle de Jefferson, une jeune fille qui évoque sans peine la princesse Margaret (sœur d’Élisabeth II), et qui est aussi excentrique que son aînée est posée. J’ai oscillé sur des sentiments contraires la concernant. Tantôt elle obtenait mon empathie, tantôt elle m’agaçait… 

Nina, amie d’enfance de Samantha, une roturière qui doit composer entre sa vie « normale » et ses fréquentations avec la famille royale. Le personnage duquel je me suis sentie la plus proche, je pense. Assez terre-à-terre, elle voit la vie avec le plus de réalisme et de sincérité. 

Et enfin, Daphné, une noble dont les principes fluctuent au fil de ses ambitions. Horripilante au possible, mais plus complexe qu’il n’y paraît, je pense que ce personnage aura une belle progression à offrir dans le second tome. 

Il y a un chassé-croisé entre les histoires amoureuses, et l’ambiance n’est pas sans évoquer – fortement – la série The Crown, comme je le disais. En fait, on reprend la famille royale d’Angleterre, on précise jusque que ce sont des Américains et l’originalité s’arrête là.
Alors, dans le fond, quoi ? 

Oui, l’histoire se laisse lire. Oui, on a envie de connaître les démêlés de ces histoires de cœurs de ces jeunes adultes qui sont tous à un tournant de leur vie. Au-delà de ça, il n’y a  vraiment pas de grande révolution. 

En fait, ce que je regrette, c’est que l’auteure n’ait pas cherché à proposer un règne différent. L’idée de présenter les États-Unis comme royaume était géniale, pourquoi se contenter de faire un copier-coller, presque, de la royauté anglaise ? Pourquoi ne pas inventer de nouvelles lois, des nouveaux protocoles, redéfinir les titres, etc ? Enfin, il y avait moyen de tout réinventer ! Cet aspect-là m’a déçue. 

Niveau de la narration, je n’ai trop rien à redire sur la traduction, le texte est fluide, efficace. 

En résumé, l’idée de base est bonne, mais n’a pas été exploitée comme elle le méritait. Ce roman est avant tout un roman d’amour, et même d’amours ! Si vous attendez des intrigues politiques, passez votre chemin.


(Cet avis a été rédigé pour le blog Un brin de lecture : ici)

dimanche 15 septembre 2019

Hidden Secret - Sarah G. LOSSI

Titre : Hidden Secret 
Auteur : Sarah G. LOSSI
Edition : Alter Real
Nombre de pages epub : 148 pages

Résumé : 


Contraintes de fuir Seattle et un lourd passé, Malia et sa mère s’installent à High Beach, une petite ville de Caroline du Sud, sous de fausses identités. Désireuse de faire profil bas, la jeune femme solitaire espère se fondre dans la masse.

C’est sans compter sur les filles populaires du lycée qui l’intègrent dans leur groupe et l’invitent à leurs soirées.
Les choses se compliquent quand Jase, le bad boy du lycée, commence à lui tourner autour. Difficile de résister à cette attraction tout en continuant à mentir sur son histoire !
Entre amitiés, trahisons et premiers émois amoureux, Malia va connaître une année mouvementée. Tout pourrait basculer quand une menace de son passé refait surface et met sa vie et celle de ses proches en danger...


Mon avis : 

Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Alter Real pour ce partenariat. 

Une fois n'est pas coutume, j'ai abandonné ma lecture après une dizaine de chapitres. Je mentirais si je disais que je ne suis pas mal à l'aise en écrivant ces lignes. Je mets toujours un point d'honneur à lire les services presses qui me sont confiés. 

Pourquoi, dès lors, ai-je pris la décision de ne pas poursuivre ma lecture ? Quitte à ne pas lire jusqu'au bout, autant en expliquer les raisons... 

D'abord, je n'ai trouvé aucune originalité dans ce début d'histoire. Je n'ai rien contre l'idée de découvrir une histoire qui, à priori, me fait penser à une autre, car il y a toujours moyen de la présenter sous un nouvel angle, trouver une intrigue différente, jouer sur les personnages, etc. De mon point de vue, il n'en a rien été dans ce roman. J'ai eu le sentiment que l'auteure avait fait son marché dans quelques histoires à succès et avait combiné les éléments qui l'intéressaient. Cela donne quelque chose d'assez décousu, qui manque de rythme et parfois de sens. 

Ensuite, on est dans le cliché le plus absolu. La jeune fille naïve, rat de bibliothèque, vierge et un brin timorée, ça vous parle ? Bien sûr que oui. 
Et le gars bad boy qui s'assume, gros coucheur, grande gueule avec un passé douloureux, ça vous parle ? Évidemment. 
La nouvelle amie, superbe qui craque pour ledit bad boy qui fait semblant d'être sympa, mais qui en réalité est une peste. Une fois encore, ça vous parle ? ... 

Pour finir, j'ai eu du mal avec la plume de l'auteure. Le premier paragraphe du premier chapitre a été un faux pas assez conséquent pour moi : le personnage se présente. "J'adore lire, je passe ma vie en bibliothèque, je suis bonne élève, solitaire, et dans mon ancienne ville on m'embêtait beaucoup". Je caricature, mais d'emblée l'auteure nous situe son personnage, plutôt que de nous laisser le découvrir au fil des pages. Ce qui est dommage. L'écriture m'est apparue assez maladroite, tout est explicite, il y a parfois des contradictions dans ce que le personnage dit. 

Bref, pour toutes ces raisons, j'ai préféré ne pas poursuivre. Le livre plaira sans doute à d'autres personnes, je l'espère. 

mercredi 11 septembre 2019

La Passe-Miroir, tome 2 : Les Disparus du Clairedelune - Christelle DABOS

Titre : La Passe-Miroir, tome 2 : Les Disparus du Clairedelune
Auteur : Christelle DABOS
Edition : Gallimard
Nombre de pages : 550 pages

Résumé : 

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.


Mon avis : 

Bien sûr... je n'ai pas pu attendre plus longtemps avant de me replonger dans la Passe-Miroir. J'avoue ne pas avoir mis beaucoup d'effort non plus à résister.

J'achève ce second tome et je pense sincèrement que cette saga est en train de devenir le coup de coeur ultime de l'année, voire de ma vie (oui, je suis sérieuse). 

Fichtre, mais qu'a donc cette histoire pour tenir de tels propos ? Et bien, mon bon petit monsieur, ma bonne bonne madame, elle a tout cette histoire. Voilà. 

J'ai hésité à faire une chronique très brève, qui se résumerait à un seul et unique mot : perfection. Mais je me suis dit que ça ne rendrait pas justice au roman. 

Nous retrouvons donc Ophélie précisément là où nous l'avions quittée dans le tome 1 et nous sommes immédiatement replongé dans l'ambiance de la Citacielle, du Clairedelune et des intrigues de la cour. 

Au-delà de l'intrigue principale de ce roman, à savoir la disparition de personnalités, on découvre une trame bien plus vaste qui, réalise-t-on, se tisse déjà depuis le tome 1 et qui ne fait que prendre de l'ampleur. 
L'histoire est bien plus complexe qu'elle ne le laissait présager lors du volume précédant et il est indéniable qu'elle ne va que croître encore dans les tomes à venir. 

La Passe-Miroir, comme je le disais dans ma précédente chronique, c'est un univers complet, original et dans lequel il fait bon lire. C'est également des personnages complexes et terriblement attachants. C'est surtout une plume incroyable. 

J'ai évidemment retrouvé mon duo préféré : Ophélie et Thorn, qui m'ont fait passer par toute une palette d'émotions. Je les aime tellement et ils me le rendent si mal... Ils malmènent mon pauvre coeur et moi, comme une idiote, j'en redemande. 

Les autres personnages ne sont pas en reste, bien sûr, j'ai adoré les retrouver tous. Chacun a son rôle à jouer, sa pierre à poser sur l'édifice, et ils sont vraiment attachants.

Bref, second tome tout aussi merveilleux que le premier, perfection, perfection, perfection. Si vous me cherchez, j'ai le nez dans le troisième tome.